décembre 2024
Lors de notre voyage à vélo de 6 mois en Asie du Sud-Est, nous avons traversé le Cambodge d’Ouest en Est en 19 jours. Cela a représenté 833km. Voici notre récap.

ITINÉRAIRE
Voici notre itinéraire dans la carte interactive TravelMap

FRONTIÈRE
Nous avons traversé la frontière Thaïlande-Cambodge à hauteur de la ville de Poipet. Et là, c’est le chaos! Finies les belles routes thaïlandaises… De la frontière jusqu’à Sisophon, la route nationale 6 est en mauvais état, avec des passages de gravier, et des véhicules de partout. Le bus double le gros camion qui double le petit camion qui double la voiture qui double le scooter, et le 1er se retrouve alors en face de nous, dans l’autre sens. Heureusement, après Siem Reap, ce chaos s’améliore.
VISA À L’ARRIVÉE
Nous avons traversé en décembre 2024. Le visa à l’arrivée est possible, à 30$us. Nous n’avons pas eu de frais supplémentaires (mais tout de même une mauvaise histoire, à retrouver dans l’épisode 03 de notre chaîne YouTube).
ATM
Après le passage de frontière, plusieurs ATM sont disponibles dans la ville de Poipet pour retirer de l’argent. Des frais sont appliqués (5$us la plupart du temps par retrait). Toutefois, il est vraiment préférable de ne pas retirer trop proche de la frontière.
CARTE SIM
Il existe différentes compagnies téléphoniques, dont la couverture peut varier. Le mieux est de se rendre dans un magasin officiel de la compagnie. Nous nous sommes fait refuser l’achat d’une carte sim dans plusieurs petits magasins. Nous avons donc été dans un magasin officiel de la compagnie Smart. Et, pour la petite histoire, la vendeuse nous a vendu une carte sim pour 3 mois, alors qu’on avait demandé 1 mois seulement. C’est bien plus tard que nous nous en sommes rendus compte!

ITINÉRAIRE, ÉTAT DES ROUTES et aventures Komoot
Lors de ce trajet, peu d’alternatives sont disponibles : entre la frontière et Phnom Penh, notre seule option était la nationale 6. Ennuyeuse, bruyante, monotone, on ne peut pas dire que c’était la plus belle route. Toutefois, je dois avouer que nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité par rapport aux autres véhicules, exceptés entre Poipet et Sisophon. Après Phnom Penh, nous avons eu quelques alternatives. Nous avons suivi des itinéraires Komoot, soit disant 100% asphaltés, qui se sont en fait avérés être des chemins de terre complètement défoncés, où on a fini dans l’arrière-cours chez des gens. Encore là, il faut désapprendre de notre expérience positive en Thailande avec les routes secondaires. Au Cambodge, c’est soit la route nationale, soit des chemins souvent défoncés, mal répertoriés, dont l’état n’est jamais fiable, si ce n’est pas de la terre rouge.
À Siem Reap, le propriétaire d’un bike shop, aussi organisateur de sorties à vélo, nous a conseillé de prendre la route le long du Mékong afin d’éviter la route nationale 6. Cette option représentait un détour de plus de 500km!! Nous avons donc continué sur la 6. Mais si vous avez le temps, cela semble être un bel itinéraire !
Après Phnom Penh, nous avons rejoint le sud, Kampot et Kep, via la route nationale 3, assez occupée mais dont l’état est bon. Il y a même quelques 7 Eleven sur le trajet!



NOURRITURE
Le long de la nationale 6, il existe de nombreux restaurants. Toutefois, les prix sont assez élevés par rapport à ce qu’on peut trouver sur les marchés, et cela s’empire sur la nationale 3 après Phnom Penh. Sur certaines aires, on avait des plats entre 5 et 10$us!
Par moment, nous avons eu beaucoup de difficultés à trouver de la nourriture le midi. Et les marchés n’étaient pas forcément synonymes de stands de nourriture! À savoir que les cambodgiens mangent vers 11h le déjeuner, donc si vous dépassez cette heure, ça peut être plus compliqué (en dehors des zones touristiques, bien entendu!). Pour ce qui est du soir, même dans les plus petits villages, on trouve toujours les stands de « streetfood ». Lors de ce 6 mois en Asie du SE, nous avons tout le temps mangé de la street food. Mais, je me permets de mentionner que c’est au Cambodge où nous avons vu les pires conditions sanitaires…
Par contre, à Siem Reap, il existe un grand éventail de choix, avec des prix pour tous les budgets.

LOGEMENT
Entre Poipet et Phnom Penh, il est important de planifier un minimum les étapes, car même s’il existe des guesthouses et des hôtels, à vélo, on peut facilement se retrouver dans un entre-deux sans rien.
Nous n’avons pas campé sur cette partie de l’itinéraire en raison de la pollution, de la chaleur et des chiens errants.
À partir de Phnom Penh, les options deviennent plus nombreuses.

BUDGET
Lors de ce voyage, nous avons été choqués du prix au Cambodge. Il faut savoir qu’il y a 2 monnaies: la monnaie locale, le riel, et le dollar américain. Ayez toujours des deux monnaies sur vous. La plupart des achats peuvent être fait en riel mais, on vous demandera souvent en dollars us le logement par exemple (même si celui-ci peut quand-même être payé en riel).
Le Cambodge connaît une inflation depuis la Covid (comme beaucoup de pays!), le rendant le plus cher de tous les pays d’Asie du SE.
Voici donc notre budget pour 19 jours et quelques exemples de prix, il s’agit bien entendu d’une moyenne, ça peut vraiment varier en fonction de l’endroit où vous êtes (1$us=4000 riel au 12/2024). Le pass de 3 jours pour les temples d’Angkor a représenté une grosse partie de notre budget mais, ça en valait largement la peine (retrouvez quelques tips dans notre article Angkor Wat à vélo).



NOTRE EXPÉRIENCE
Nous vous partageons notre expérience ici, il s’agit bien entendu de notre expérience personnelle.
Nous avons quitté le Cambodge avec un ressenti mitigé. Sans dire que nous avons détesté, on ne peut pas dire qu’on a été enchantés par notre expérience, et ce, pour plusieurs raisons.
La première, le contact avec les cambodgiens est assez difficile, l’argent étant toujours un biais. Nous avions le sentiment d’être vus comme des porte-monnaies sur pattes. Une taxe touriste nous était tout le temps appliqué, sauf dans un village (Skun) où on a découvert le vrai prix d’une bouteille d’eau par exemple. Nous sentions les cambodgiens très hargneux envers l’argent, malgré leur grand sourire chaleureux pour nous accueillir. Une femme a quand-même essayé de me vendre une brochette avec 3 morceaux de poulet dessus 5$us, j’étais tellement en colère (à retrouver dans l’épisode 03 également).
La deuxième raison, la plupart des logements étaient vraiment sales, dans un sale état, avec de la moisissure. Alors certes, nous avions un petit budget, mais à 10$us la chambre en Asie du SE, on s’attend tout de même à un minimum. Et bien ce minimum n’était jamais atteint au Cambodge (ce qui n’a pas été le cas au Viêtnam ou en Thaïlande par exemple, pour le même prix).
La troisième raison, la nourriture. Il est vrai que la nourriture est une dimension importante pour nous dans un voyage, autant que la rencontre avec les locaux. La réalité à vélo, c’est qu’on s’arrête dans des zones non touristiques, et c’était toujours très compliqué de se nourrir, entre les choix parfois limités, les prix qu’on voulait nous appliquer, et les conditions dans lesquelles était la nourriture. Car oui, au Cambodge, on mange beaucoup d’insectes, donc s’il y a un cafard sur les brochettes ou des insectes qui flottent dans votre soupe, ce n’est pas un problème pour eux! Malheureusement, nos estomacs n’étaient pas prêts à ce point-là. Même si nous sommes loin d’être des fines bouches, puisque nous avons mangé de la street food dans tous les autres pays d’Asie du SE.
Enfin, le tourisme sexuel. Véritable fléau en Asie du SE, c’est vraiment au Cambodge que nous avons pu le voir de manière aussi visible, non caché, décomplexé. C’est ce qui nous a fait détester le centre ville de Kampot, par exemple. De voir tous ces occidentaux, la 50aine, bedonnant, quasi chauve, avec 1 à 2 jeunes cambodgiennes au bras, personnellement, j’ai juste envie de fuir l’endroit. Et c’est le même profil qu’on retrouve le long de la Riverside, à Phnom Penh, assis sur un banc en fin d’après-midi, à chercher des enfants (voir l’article du journal Les enfants du Mékong).
Pour conclure, ceci est notre expérience mais elle est bien personnelle, le mieux est toujours de se faire sa propre expérience. Nous avons lu des récits complètement contraires au nôtre, où des voyageurs ont eu de merveilleux contacts avec les cambodgiens. Mais, nous avons aussi beaucoup entendu d’avis mitigés comme le nôtre. Je pense que notre itinéraire y est un peu pour quelque chose, le fait d’être restés sur les grands axes. Apparemment, le long du Mékong, l’ambiance est différente…

